Compte rendu de la soirée forum du 8 octobre 2018

Débat sur le pont de la Jonction : compte rendu

  • , actualisé le
  • par Nicolas

La parole à la Ville de Genève

 La parole à la Ville de Genève

 M. Rémy Pagani, conseiller administratif

En tant que magistrat, il a suivi tout le processus depuis le début. Il remercie tous les organismes qui ont participé au projet, et souligne que tous ont des point de vue respectables.

Assistant social de formation, tant son expérience professionnelle avec des jeunes que son parcours de vie l’ont fait côtoyer des situations de suicide, les drames qu’ils représentent et les désastres qu’ils peuvent provoquer. Il a donc été sensible à la demande de Stop suicide pour la mise en place d’une mesure de prévention. Il y a 30 ans, le nombre de suicides de jeunes était de 1’500 par an, il est aujourd’hui de 1’000. Ces chiffres peuvent être mis en regard du nombre de décès dus aux accidents automobiles, pour lesquels on est passé en 10 ans, par la prévention, de 1’000 à 500 morts.

En tant que responsable politique, il a donc pris la décision de la mise en place de cette barrière. Celle-ci a fait l’objet d’un long processus, même si on n’a pas eu le temps de faire un concours. Vu la longueur des procédures à prévoir dans ce cas, cela aurait signifié que le pont serait resté fermé aux piétons probablement jusqu’à aujourd’hui. On a donc fait au mieux.

Aujourd’hui, le but est de faire un projet ensemble, en arbitrant les différentes problématiques : la protection du paysage, la prévention, et la protection du patrimoine.

 M. Olivier Morand, chef du Service de l’aménagement, du génie-civil et de la mobilité

La nouvelle barrière a repris de la précédente le modèle d’un barreaudage vertical. Vu d’en bas, le résultat est assez léger et élégant. Comme cela a été dit, la hauteur de 1 m 55 est une cote intermédiaire entre le premier prototype (1 m 80) et le minimum de 1 m 30. On a vu l’impact désagréable de cette hauteur et l’impression d’enfermement qu’elle donne, et c’est pourquoi, depuis la mise en place de la nouvelle barrière, on a très vite réfléchi à des pistes d’amélioration possibles.

Le verre a été écarté en raison du problème des rayures, de la saleté et des tags, et aussi parce qu’une telle solution serait problématique au niveau patrimoine. L’installation de filets, elle, serait très visible et inesthétique, notamment vu d’en bas.

L’objectif a donc été de chercher une solution qui fonctionne tant pour le paysage, avec la vue oblique sur la jonction de l’Arve et du Rhône, que pour la prévention. Plusieurs prototypes ont été discuté lors de séances avec Stop suicide. L’idée d’une barrière penchée vers l’intérieur, comme celle avec une partie supérieure oblique à l’image de celle du pont Bessières ont été écartées. Il s’avère en effet que c’est la hauteur qui est déterminante. Le choix est donc de partir de la barrière droite actuelle, en aménageant des fenêtres dans la partie supérieure. Pour vérifier que le montant horizontal intermédiaire ne représente pas un appui facilement accessible pour la franchir, un vrai prototype en acier a été construit. Approuvé par Stop suicide, mais pas encore par la CMNS, il a été amené ce soir à l’extérieur du bâtiment pour que chacun puisse s’en faire une idée et même tester son efficacité en essayant de grimper dessus.
[applaudissements de l’assistance]